4. Les spéculations sur le PYD

Le PYD en Syrie n’est rien d’autre qu’une extension du PKK et est une organisation terroriste qui considère Öcalan comme son chef. En effet, le chef du PYD, Salih Muslim, fait des discours et tient des réunions sous des affiches d’Öcalan.

Le plus frappant concernant cette protection de Kobané fut les spéculations sur le PYD (Parti de l’union démocratique, en kurde: Partiya Yekîtiya Demokrat), qui contrôle la partie kurde de la Syrie. Cet endoctrinement mené notamment par les médias occidentaux et certains néo-conspirateurs est parfois délibéré et découle parfois de l’ignorance. Plusieurs points dont beaucoup de gens ignorent à ce sujet doivent être donc exposés.

Le PYD a été fondé en 2003 et est une extension du PKK. Il a été fondé par les membres du PKK qui sont restés en Syrie après qu’Öcalan et d’autres dirigeants du PKK aient dû quitter le pays à cause des pressions de la Turquie. Bien que, tout comme le PKK, il porte aujourd’hui un masque impérialiste, il est aussi, tout comme le PKK, communiste et léniniste. Abdullah Öcalan est le chef spirituel des deux groupes. Son identification officielle indique qu’il a été fondé en tant qu’organisation affiliée au PKK, qu’il reconnaît Öcalan comme son leader idéologique et qu’il déclare le Kongra-Gel (l’aile politique du PKK) comme « l’autorité législative suprême du peuple kurde ». En effet, des informations concernant le PYD sont apparues dans le deuxième acte d’accusation préparé en 2012 dans le cadre de l’enquête KCK en Turquie. Selon l’acte d’accusation, Öcalan a envoyé une lettre de collaboration en avril 2011 à Bachar Al-Assad par l’intermédiaire de son avocat, dans laquelle il a déclaré que le PYD soutiendrait le régime en échange de pouvoirs administratifs dans le nord de la région. 1

En octobre 2014, le Haut tribunal pénal de Mardin n°2 a condamné un individu de Rojava qui avait été amené en prison en Turquie pour son appartenance à une « organisation terroriste » au motif qu’il était membre du YPG. Avec cette décision du tribunal, le PYD et le YPG, qui ne figuraient pas sur la liste des organisations terroristes auparavant, ont été reconnus comme des organisations terroristes.

Ainsi, Salih Muslim, alors co-responsable du PYD, organise des conférences PYD sous des affiches d’Öcalan, et les militants du YPG portent des photos d’Öcalan dans leurs poches et les placent chez eux.

Le général de division à la retraite Armağan Kuloğlu a déclaré ce qui suit à ce sujet :

« Le YPG n’a pas été fondé en tant qu’organisation terroriste indépendante. C’est une extension du PKK dans le nord de la Syrie. Lorsque les événements ont éclaté dans le nord de la Syrie, une organisation kurde est apparue dans le nord. Le YPG a été créé par le PKK en tant qu’organisation contrôlant la zone et ses habitants. C’est une organisation sous le contrôle du PKK ; c’est une extension du PKK. Puisque le PKK est une organisation terroriste, le YPG est aussi une organisation terroriste. » 2

Il est intéressant de noter que le lien entre le PKK et le PYD, une réalité connue de presque tous les politiciens et explicitement admis par le PYD lui-même, soit encore niée par certains individus et pays. Il est évident que beaucoup de politiciens et écrivains occidentaux ignorent réellement la vérité sur le PYD en Syrie. A leurs yeux, il y a des individus d’origine ethnique kurde dans le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, et ces gens ne font que lutter pour la liberté. C’est à cause de ce manque d’information qu’ils n’arrivent pas à comprendre la réaction de la Turquie à ces prétendus « combattants de la liberté » et le refus de la Turquie de soutenir les « combattants kurdes » dans la région pendant les opérations de Kobané. Ils accusent avec véhémence la Turquie et le gouvernement turc de discrimination ethnique. Ce qui est vraiment surprenant, c’est qu’il y a même des politiciens et des écrivains en Turquie qui le font.

Des manifestations ont eu lieu dans presque toute l’Europe après l’attaque de Daech contre Kobané et des pressions ont été exercées sur la Turquie. Pourtant, l’administration de Kobané était celle du PYD, une extension du PKK. Les manifestations en faveur de Kobané en Europe présentaient des affiches d’Öcalan et des bannières du PKK.

La réalité est que : Les gens qui ont combattu Daech à Kobané ne sont pas des « combattants kurdes » mais un groupe terroriste qui est une extension du PKK. Le PKK est une organisation terroriste perfide qui fait de la propagande séparatiste en Turquie, qui perpètre constamment des attaques, qui a surtout terrorisé nos citoyens kurdes, a martyrisé des dizaines de milliers de civils et de soldats pendant plus de 30 ans. Pour vouloir que la Turquie aide une telle organisation terroriste à Kobané, il faudrait vraiment avoir un manque de conscience excessif ou avoir de très mauvaises intentions. Bien sûr, le gouvernement turc n’aidera pas une organisation terroriste lâche et traîtresse qui l’a poignardé dans le dos et qui essaie de désintégrer le pays depuis des années. Les gens qui combattent Daech à Kobané sont les mêmes personnes qui sont ennemies du peuple turc depuis plus de 30 ans.

Certes, ceux qui accusent la Turquie de discrimination ne sont pas seulement les personnes ignorantes de ce sujet. Divers agents du renseignement, politiciens et écrivains qui tentent de préparer le terrain à la création d’un Etat kurde dans la région, bien qu’ils soient conscients de la véritable nature du PYD, cherchent désespérément à retourner la situation à leur propre avantage. Presque tous les grands médias ont été utilisés à cette fin, et les politiciens américains et européens ont émis des critiques sérieuses, si téméraires, contre le gouvernement turc. Maintes et maintes fois, on a demandé à la Turquie pourquoi elle refusait d’aider les terroristes YPG, et la Turquie a été placée sous la pression internationale d’une dictature internationale. A l’heure actuelle, la Turquie est peut-être le seul pays de l’histoire du monde à laquelle on a demandé : « Pourquoi ne soutenez-vous pas des terroristes sanguinaires dont les mains sont rouges du sang de vos citoyens ? » Cette situation extraordinaire n’a presque jamais été mentionnée sérieusement par qui ce soit, et la Turquie a été la cible d’une campagne de dénigrement savamment planifiée en particulier par la dictature médiatique internationale.

Soyons clairs : le PKK exerce une pression considérable sur nos citoyens kurdes dans le sud-est de la Turquie depuis de nombreuses années maintenant. Les Kurdes constituent la grande majorité des victimes tuées. La même chose s’applique dans la région de Rojava dans le nord de la Syrie. Nos frères kurdes ont été violemment réprimés pendant des années par le PYD, l’extension du PKK.

En effet, lorsque la guerre civile a éclaté en Syrie, les premiers réfugiés kurdes à rejoindre la Turquie en provenance de Rojava venaient du canton de Jazira. Ces frères ont explicitement dit qu’ils fuyaient, non la persécution menée par Al-Assad, mais la persécution du PYD. En fait, comme le PYD collaborait avec Assad en Syrie, Assad n’a jamais attaqué ces zones à cette période. Plus tard, les gens ont cherché à profiter de la tourmente dans le pays et ont saisi l’occasion de fuir la persécution menée par le PYD pendant des années et se sont réfugiés en Turquie. Par conséquent, contrairement à l’image que le PYD cherche à présenter à la communauté internationale, le PYD est une organisation terroriste extrêmement dangereuse qui a imposé un système léniniste et qui opprime son propre peuple, tout comme le PKK.

Ce qu’Abu Abdullah al-Kurdi, le chef du Front islamique kurde syrien qui parle pour la communauté religieuse kurde de Rojava, a déclaré à ce sujet est très significatif :

« Nous sommes sortis des cachots d’Al-Assad et sommes entrés dans les cachots du PYD. Ces deux sont les mêmes pour nous. » 3

Les critiques contre la Turquie à propos de Kobané sont une grave atteinte à la raison. Bien sûr, la Turquie ne soutiendra pas le PKK à Kobané. Dans le même temps, la Turquie a fait ce qu’aucun autre état du monde n’a fait en accueillant toute la population de Kobané et même en construisant littéralement une ville pour elle. Le peuple turc et l’armée se sont mobilisés pour assurer le confort de nos frères kurdes venant de Kobané. Les Kurdes syriens ont versé des larmes de joie, non seulement parce qu’ils avaient échappé à Daech, mais aussi parce qu’ils avaient échappé au PYD et étaient maintenant en sécurité sur le sol turc.

En effet, à la suite des événements de Kobané, les Kurdes religieux ont confirmé dans un communiqué de presse qu’ils ne soutenaient absolument pas le PKK :

« Il ne fait aucun doute que les Musulmans sont assez forts pour répondre à ces gangs lâches [membres du PKK] qui fuient Kobané comme des lapins. » 4

Comme on peut le voir, le peuple kurde de la région kurde de Syrie, Rojava, voit le PYD dominant comme un fléau et veut être libéré de son oppression. Il faut se rappeler que la même chose s’applique à la Turquie, que les Kurdes en Turquie ne peuvent jamais être assimilés au PKK et que les Kurdes de Turquie sont toujours parmi les cibles du PKK.

Le rapport de Human Rights Watch est très significatif en ce qui est de prouver la situation en question dans la partie kurde de la Syrie. Selon ce rapport, les forces du PYD sont impliquées dans des arrestations arbitraires, des violations des droits de l’homme, des assassinats non résolus et des enlèvements. HRW a rencontré un certain nombre de détenus dans les prisons, qui ont déclaré que les prisonniers étaient détenus en l’absence total de mandat d’arrêt, étaient empêchés de parler à leurs avocats, non traduits devant les tribunaux et constamment battus par les autorités. Il a également été rapporté que leurs enfants ont reçu des armes et ont été utilisés comme militants, et des douzaines d’autres violations des droits de l’homme ont été répertoriées. Le rapport souligne explicitement que le PYD fait directement partie de l’organisation terroriste PKK en Turquie et dit que depuis que le gouvernement syrien s’est retiré de la région à cause de la guerre civile en 2012, l’organisation s’est comportée arbitrairement avec les tribunaux locaux, les prisons et la police. Le rapport souligne que les pratiques en question sont inquiétantes. 5

Sur cette base, il est très important d’évaluer correctement le fait que les Kurdes qui y vivent fuient vers la Turquie depuis 2011 pour échapper à la persécution du PYD. Les pauvres personnes là-bas tentent d’échapper à une organisation terroriste léniniste qui a déclaré le contrôle sur la région. Le fait qu’ils préfèrent aller en Turquie et savent qu’ils seront en sécurité là-bas devrait être un signe important pour l’Occident, qui déforme la situation ou ne parvient pas à la comprendre. La Turquie embrasse fièrement et avec amour tous ceux qui fuient vers elle. Elle s’est comportée de la manière la plus parfaite avec ces frères kurdes et a fait en sorte qu’ils puissent vivre en sécurité. Mais au point où nous en sommes aujourd’hui, c’est la Turquie qui est accusée de ne pas aider l’organisation terroriste PYD dans la partie kurde de la Syrie. En raison des énormes efforts déployés par la dictature médiatique internationale contre la Turquie, très peu de gens sont conscients de cette situation remarquable.

NOTES :

  1. http://ajanshaber.com/-ypg-pkk-tarafindan-kuruldu-haberi/132098
  2. http://ajanshaber.com/-ypg-pkk-tarafindan-kuruldu-haberi/132098
  3. http://www.timeturk.com/tr/2013/08/01/esed-in-zindanlarindan-ciktik-pyd-zindanlarina-girmeyiz.html#.VJZcxsBGo
  4. http://www.haber10.com/haber/540076/
  5. http://www.hrw.org/news/2014/06/18/syria-abuses-kurdish-run-enclaves

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